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Saint-Christoly, un nom du patrimoine immatériel des bordelais.
La place Saint-Christoly figure parmi quelques dizaines de voies les plus anciennes du Vieux-Bordeaux puisque située à l'intérieur du "Castrum" c'est à dire au cœur de l'ancienne ville romaine délimitée par l'enceinte construite au IIIème siècle.
En effet, la place se situe à l’un des plus anciens carrefours de la ville de Bordeaux (avec la place Puy-Paulin) puisque c’est là que le premier habitat humain de la ville s’est établi au bord de la Devèze, et qu’a été fondé le premier port de la ville. L’appellation de Saint-Christoly représente l’un des premiers sanctuaires de Bordeaux établi, selon les historiens, sur un sanctuaire de l’antiquité gallo-romaine dont l’existence est attestée dès le XIIème siècle, notamment par une bulle du pape qui répartît les droits de la paroisse Saint-Christoly entre le chapitre de Saint-Seurin et le chapitre de Saint-André.
Bien que petite par ses dimensions, la paroisse de Saint-Christoly a été pendant 700 ans un quartier de Bordeaux s’étendant de la rue Porte Dijeaux à la rue des Trois Conils d’une part, et de la rue de Ruat à la rue Sainte-Catherine d’autre part.
L'odonyme Saint-Christoly existe à Bordeaux depuis au moins 1300 - date de sa première citation dans un texte. Le quartier est connu sous cette appellation de Saint-Christoly désigné comme tel dans les ouvrages des historiens, notamment de Charles HIGOUNET, historien de la ville de Bordeaux qui a consacré des travaux particuliers à la vie du quartier au XIVème siècle.
Sous la Révolution, le quartier est devenu une des sections révolutionnaires de Bordeaux et si l’église a été désaffectée et vendue comme bien national, le quartier a été désigné sous l’appellation de quartier Saint-Christoly sans désemparer de 1792 à nos jours. Le nom de Saint-Christoly est en outre le dernier à Bordeaux à rappeler les origines gasconnes de la ville et le parler gascon, Saint-Christoly étant une altération de Saint Christophe en langue d’oc du bordelais.
Le quartier Saint-Christoly a en outre été au XIXème siècle puis au XXème le siège des imprimeurs de Bordeaux (l’imprimerie CADORET, l’imprimerie DELMAS, et l’imprimerie GOUNOUILHOU).
L'article L 110 du Code de l'urbanisme affirme que "Le territoire français est le patrimoine commun de la Nation", et intègre ainsi dans le droit la notion élargie de patrimoine.
Faire disparaître l’appellation de Saint-Christoly pour lui donner un autre nom en remplacement, et donc faire disparaître la référence identitaire du quartier qui se trouvera perdue à tout jamais et relève de la protection du patrimoine immatériel. En ce sens, l’atteinte portée non seulement aux riverains mais à tous les habitants de la ville constitue une atteinte à un droit fondamental culturel, garanti par la déclaration universel des Droits de l’Homme, le protocole international des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels, et l’ensemble des conventions de l’UNESCO à laquelle la France est partie
A ce jour,
plus de
3000
bordelais ont signé la pétition pour que la place Saint-Christoly conserve son nom !
Faut-il débaptiser toutes
les rues de Bordeaux ?
Faut-il débaptiser toutes
les rues de Bordeaux ?
Après
Saint-Christoly, Saint-Projet, Saint-Pierre,
Saint-Rémi, Sainte-Colombe, Saint-François, Puy-Paulin, et autres noms de rues du vieux
Bordeaux etc…..
Dans la presse :
SUD-OUEST.
SUD-OUEST.
Infos Bordeaux
