Première proscription de Pierre Sansas (1804-1877) a été un républicain exemplaire, membre du conseil municipal en 1846 et adjoint au Maire en 1848. Il défendit la République par l’organe de son journal « La Tribune de la Gironde ». Il a été proscrit et déporté par l’Empire. A l’époque, vos prédécesseurs à la tête du Barreau de Bordeaux se sont honorés en le maintenant au tableau alors qu’il était condamné et proscrit, manifestant un acte exemplaire de résistance à l'injustice. Aujourd’hui, prononcer sa déchéance, en retirant son nom à une rue du centre de Bordeaux, sans motif et sans autre procès, équivaut à une radiation définitive de la mémoire des bordelais. A l'heure ou l'administration municipale en est venue à déboulonner frénétiquement les plaques de ses propres élus dans le silence général, à retirer à un adjoint au Maire, l’honneur que ses concitoyens lui avaient conféré en estimant que ses mérites justifiaient l’apposition de son nom sur les murs d’une ville, il convient de défendre sa mémoire. Pierre SANSAS n’a plus de famille vivante et seul l’Ordre des Avocats est le gardien de sa réputation.