Le petit Journal du Vieux quartier Saint-Christoly
de Bordeaux 3
SAINT-CHRISTOLY, LE PLUS VIEUX QUARTIER DE
BORDEAUX
Saint-Christoly sous les rois de France
Bordeaux en 1660
Passants, touristes, amis, vous êtes ici au
cœur de Bordeaux, là où la ville est née.
Le nom de Saint-Christoly célèbre le plus vieux des
quartiers de Bordeaux. Ce n’est pas par hasard que les premiers habitants de
Bordeaux se sont retrouvés et installés ici. Saint-Christoly, c’est la
confluence de
Après le départ des Anglais
en 1453 et la fin de la guerre de Cent Ans, les jurats, bien que réduits de 12
à 6 par Henri II en 1550, continueront
de gouverner la ville, au rythme de leur élection annuelle, jusqu'en 1790,
c'est-à-dire pendant plus de trois cent ans, au gré de l'histoire de la ville émaillée de révoltes contre le centralisme français entre 1548 et
1675. La date de 1462, va avoir une incidence indirecte, lorsque Louis XI a
consacré la naissance du Parlement de Bordeaux, promis en 1451. Bordeaux devenue
une ville parlementaire, Saint-Christoly
va constituer pour trois siècles le lieu de résidence recherché des
membres du Parlement.
XVIe siècle :
Le Musée des Antiques de
Saint-Christoly
Devenu parlementaire, après avoir acheté la charge de Montaigne
en 1570, Florimond de Raemond (v.1540-1601), mettra quelques dix années avant
de pouvoir réaliser sa.volonté de s'installer dans le quartier de Saint-Christoly
où il vouliat devenir le propriétaire d’une des plus importantes
demeures que possédât un parlementaire bordelais. Il y bâtit peu à peu une des
maisons d’humanistes les plus visitées de la ville.
Signature de Florimond de Raemond au
bas d'un arrêt du Parlement de Bordeaux.
L’hôtel de Raemond (on écrit parfois à tort Raymond) était
composé de plusieurs bâtiments. Deux maisons principales dominaient l’ensemble.
L’une d’elle était bâtie au nord et correspondait au numéro 26 de la rue
du Temple actuelle. On y trouvait une petite cour et une tourelle dans laquelle
s’élevait un escalier à vis. La deuxième maison était située dans l’angle de la
rue du Temple et de la rue Saint-Christoly, actuellement appelée rue
Poquelin-Molière. Entre les deux maisons se trouvaient la cour d’entrée et les
écuries. La façade de la bâtisse donnait sur un grand jardin qui s’étendait
jusqu’à la rue des Treilles. Sa demeure témoignait du passé antique de Bordeaux
dont raffolait le monde parlementaire du XVIe siècle.
Où était-ce ?
Dès 1570, Florimond de Raemond, commença de rassembler avec
l’aide de Joseph de la Chassaigne, conseiller lui aussi au Parlement de
Bordeaux et beau-père de Michel de Montaigne, une importante collection de
pièces antiques trouvées à différents emplacements de la ville. Pendant près de
trente ans, il collectionna statues et inscriptions antiques qu’il fit porter,
au gré de ses découvertes, dans son jardin.
Grâce aux
témoignages, de Gabriel de Lurbe au XVIe siècle, à l’Itinerarium
Galliae de Zinzerling, à l'architecte Claude Perrault au XVIIe siècle,
ou à l’abbé Venuti au XVIIIe siècle, il est possible d'avoir
une connaissance assez précise de la collection : Un jardin de sculptures
antiques, des inscriptions sur les façades, des togati…
Des célèbres togati
de la collection Raemond, il n'en reste que deux, en marbre blanc des Pyrénées
et datant du début du Ier siècle, trouvés en 1594 près du Prieuré Saint Martin, près
de la place Gambetta. Ces œuvres d’un
artiste bordelais sont aujourd'hui au Musée d'Aquitaine dont le fonds Raemond
aura constitué l'une des sources..
L'un des "togati" de
Florimond de Raemond, aujourd'hui au Musée d'Aquitaine.
D’après De Lurbe, Raemond avait également exposé une statue
de Jupiter qu’il avait trouvée dans le jardin d’André de Nesmond, premier
président du Parlement de Bordeaux.
La collection d'Antiques de Raemond, à Saint-Christoly, fascina, Bordeaux et au-delà les érudits
venus d'Europe. Le temps des humanistes qui
gravaient des maximes latines et grecques aux façades allait disparaître
complètement au milieu du XVIIe siècle. L’hôtel de Florimond de
Raemond cessa d’appartenir à la famille. Les changements de propriétaires
contribuèrent à faire disparaître la collection que seuls les témoignages écrits
par les visiteurs de l’hôtel permettent de reconstituer. Mais certaines pièces
demeurèrent dans le jardin de l’hôtel laissé à l’abandon au moins jusqu’en 1743.
.
Avec Dupérier de Larsan, qui entreprit d’importants travaux
de reconstruction aux alentours de 1769 au moment où il fut nommé Grand
Sénéchal, commence la dissémination de la collection. Dupérier reconstruisit la
partie de l’hôtel exposée à l’est, c'est à dire celle où étaient exposées les
différentes statues antiques. Il fit construire à cet endroit un grand édifice
dont toutes les pièces donnaient sur le jardin. L’ancien jardin devint ainsi la
cour d’entrée de l’hôtel et s’ouvrait sur la rue de Treilles. Le mur du jardin
sur lequel étaient placées les inscriptions antiques fut démoli. Durant la
Révolution, les Directeurs de l’octroi s’installèrent dans l’hôtel.
1656 - Molière au Jeu
de paume de Saint-Christoly.
Au cœur du quartier Saint-Christoly (au 18ème
siècle on dit Saint-Christofle) il existait le jeu de paume de l'avocat
Barbarin. Le jeu de paume était alors situé dans un emplacement partant de la
place Saint-Christoly à l’intersection avec la rue du Temple jusqu’à
l’embranchement des rue Castillon et Margaux. Confronté à la rue Saint-Christoly
par le devant, d’un autre côté à la maison presbytérale de
Saint-Christoly, enfin d’un autre à la maison de l’avocat Raymond Malvyn.
Nous savons très exactement qu'il était situé en bordure de
l'actuelle place Saint-Christoly car un acte du 6 septembre 1712, concernant la
vente de l’immeuble sis 7 rue Poquelin Molière précise que l'avocat Barbarin a acquit
l’immeuble qui confronte au couchant à la maison du jeu de paume de
l’acquéreur.
Le jeu de paume a fait son apparition sous Henri IV, se
jouait dans un rectangle clôturé par des murs de
Le 2 janvier 1635, la Jurade désigne le jeu de paume de
Barbarin comme propre à l’établissement d’une salle de spectacle. C'est au
cours du mois d'août 1656, que Molière est venu à Bordeaux et a joué dans le
jeu de paume appartenant à l’avocat Nicolas Barbarin. Le 15 aout 1656, il a été
le parrain d'un enfant de Saint-Christoly, prénommé …Jean-Baptiste.
Ainsi, Molière n'aura-t-il joué à Bordeaux qu'un seul été,
mais ce fut à Saint-Christoly. En souvenir, on devait donner son nom à la rue
Montméjean, de la rue de Ruat à la rue du Temple et à une partie de l'ancienne
rue Saint-Christoly
jusqu'à la rue Margaux, en préservant pieusement le nom emblématique du
quartier: la Place Saint-Christoly.
En 1659, Louis XIV a adressé aux jurats une lettre demandant
de faire aussi un théâtre et un parterre dans le jeu de paume de Barbarin afin
que « nous et les personnes de notre cour et suites, puissions prendre à
la comédie notre divertissement ». Le Jeu appartint ensuite à Artaud
Masson, qui et en 1661, eut un procès avec le presbytère voisin du curé de Saint-Christoly,
puis il fut acquis en 1672, par les Carmes déchaussés qui bâtirent sur cet
emplacement leur église en 1685.
A suivre …
Et
tout cela n'est qu'un résumé. Nous aimerions tant vous en dire plus, vous
donner des références plus précises. Mais cette évocation sommaire vous donnera
surement envie d'en savoir plus sur le Vieux quartier Saint-Christoly de Bordeaux
Et
pour en savoir plus :
Bistaudeau, (P.) « Les hôtels Denis de
Saint-Savin et Dupérier de Larsan, rue du Temple », Revue
archéologique de Bordeaux, t. LXXXIII, 1992.
Desgraves, L. Évocation du vieux Bordeaux,
Paris, éd. de Minuit, 1960,
JULLIAN (C.). Histoire de Bordeaux,
depuis les origines jusqu'en 1895.
MAGNEN (R.). - Le vieux quartier
Saint-Christoly.
- Bordeaux, Delmas ; 1963.
Larcade, (V.) Fortune et infortunes de
Florimond de Raimond (v.1540-1601), vues de l’étude de son notaire », à
paraître
de Lurbe, (G.) Discours sur les
Antiquitez trouvées près le Prieuté Saint Martin lez Bourdeaux en Juillet 1594,
Bordeaux, Simon Millanges, 1595.
LUZE (A.), Jeux de paume de Bordeaux, Revue Jstorique de la Gironde,
XXVI.
PLAUT (A.), L’hôtel particulier et la
collection d’antiques de Florimond de Raemond (1540 ?-1601) : un
exemple du paraître bordelais à la fin du XVIe siècle in Apparence(s) 3 | 2009 : Varia 3
http://apparences.revues.org/index1122.html
RECHE (A.), Naissance et Vie des quartiers de Bordeaux, Seghers 1979.
A suivre prochains numéros :
- Saint-Christoly
sous la Révolution,
-
L’église Saint-Christoly
-
Le couvent des petits-Carmes.
etc…
Saint-Christoly est au cœur de notre histoire.
C’est là que la ville de Bordeaux a été fondée.
L’antique quartier Saint-Christoly
est le plus vieux quartier de Bordeaux.
Il doit conserver son nom.
SIGNEZ LA PETITION :
ENSEMBLE SAUVONS LA PLACE SAINT-CHRISTOLY.
Offert par les habitants du Vieux quartier Saint-Christoly de Bordeaux.
www.placesaintchristoly.f